PERTES DE REPÈRES?
Avec le recul, je me suis aperçu que mon inscription sur ce forum est survenu dans une période de réflexions intérieures et donc profondes. Pour être tout à fait franc, aujourd'hui encore je me demande si c'était la meilleure chose à faire à ce moment là; surtout par rapport à la situation dans laquelle je me trouvais qui était très empreinte de doutes pour moi.Je suis quelqu'un qui a vécu dans un climat familial assez restreint et qui a vécu le plus gros de son enfance jusqu'à l'âge pré-adulte dans seule et même vallée.
Une famille peu nombreuse car je suis un enfant aux parents vieux et donc, comme bien souvent dans ces cas-là, les éventuels frères et sœurs ou bien les oncles et tantes ont déjà un certain âge: même s'ils ne sont pas âgés, une certaine maturité dans la mentalité est déjà atteinte.
On a beau dire mais dans ces cas-là, même si l'amour parental est bien présent, le dialogue parents-enfants n'est pas de même nature que ceux d'un jeune couple avec leur enfant.
Il y a moins de patience, des attentes de la part des parents plus insistantes et maladives de part l'angoisse de leur âge.
Ce n'est pas qu'ils soient moins compréhensifs mais ils aimeraient être rassurés au plus vite
et pouvoir se dire
"_on peut partir tranquille, il a une situation désormais"...alors si en plus un nouveau né (la descendance) fait irruption, ils passent les vacances à Lourdes.
Et donc, pour revenir à cette période (celle de mon inscription en ces murs), j'étais en plein
doute au sujet de mon avenir. Le voyage au Canada pour le séjour-stage à l'étranger qui était à réaliser pour mes études n'a rien arranger. Rien du tout.
J'ai perdu, au fil des semaines, tout mes repères; je ne comprenais plus rien de ma vie. Plus je comprenais mes études et le genre de place dans la société qui m'attendais et plus j'avais l'impression de ne plus devenir moi, de ne plus m'affirmer comme je l'avais toujours désiré.
J'ai passé plusieurs semaines à jouer à cache-cache chaque jour avec un état dépressif menaçant.
Puis, par le fait d'être profondément marqué par ce qui m'arrivais, je me suis demandé pourquoi cela m'arrivait, qu'avais-je fais de travers ou bien de mal, tout simplement. On se culpabilise toujours un minimum.
Pourquoi, d'un seul coup, je voyais désormais d'un mauvais œil cet empressement de mes proches au niveau de ma réussite, pourquoi bien qu'en ayant une situation sociale correcte je me sentais aussi mal dans ma peau, pourquoi ce qui me confortais dans mes choix ne me rassuraient plus du tout, etc...Durant cette période d'introspection, j'ai eu franchement l'impression d'avoir de nouveau une crise d'adolescence, vous savez "LA" crise que tout le monde traverse plus ou moins.
Alors dans ces cas-là, je suis bête, simplet et discipliné; j'entends par là que je me pose des questions très simples auxquelles je dois absolument apporter des réponses tout aussi fluides.
Ces questions m'ont permis de remarquer que c'était tout simplement mes repères dans cette vie, autrement dit les repères que je m'étais fixé pour avancer qui n'étaient soit pas assez solides, soit complètement erronés.
Lorsque l'on s'en aperçoit, au delà du fait que cela soit déjà bien désagréable, c'est surtout
une réalité que l'on pensait solide comme un roc qui s’effondre en poussière en ne laissant aucune traces, comme si vous n'aviez jamais rien réalisé jusqu'ici.
Aujourd'hui cela va beaucoup mieux. J'ai, je pense, beaucoup moins de merde dans les yeux, j'ai redéfinis mes priorités et mes envies de vie.
Cela dit, j'ai forcément changé pour mes proches. Ils ne me reconnaissent pas forcément dans mes choix et ne se gênent pas pour me le dire
"Pense à tes parents", "Mais qu'est-ce que tu vas faire de ta vie", "Pourquoi se voit-on moins?", etc...
Je pense à moi, à ma vie désormais.
Je veux vivre selon mes choix et non par ceux des autres.
C'est dommage que mes proches ne le comprennent pas, je les apprécie malgré tout. Cela ne change rien, c'est juste que lorsque je les côtoie, je tiens compte de cette différence de perception.
D'ailleurs et j'en viens donc au sujet principal de mon propos. Car si pour ma part, je situe l'origine de ma perte de repères au niveau de la famille, cet accident intime peut trouver d'autres sources et peut revêtir également d'autres formes.Que signifie pour vous une perte de repères?
Comment le définiriez-vous et
y avez-vous déjà été confronté?