20 ans après , 5 Pointz s'achèveDe son vrai nom le
5 Pointz Aerosol Art Center Inc est sûrement la plus grande exposition d'art en plein air existante.
Situé dans le Queen's de New-York , 5 Pointz rassemble depuis 20 ans les oeuvres de milliers de graffeurs du monde entier.
Cette usine de 20 000 m² a été transformée en 1993 sous l'impulsion d'un programme visant à réduire les graffitis urbains dans New-York pour les concentrer en un endroit.
Un promoteur , Jerry Wolkoff , pour qui les gaffeurs n'étaient pas des vandales mais des artistes , se proposa de céder son usine acquise dans les années 70 à la liberté d'expression des graffeurs.
L'aventure de 5 Pointz commence alors.
Mettant en place quelques 200 studios destinés aux artistes et aux loyers très bas , le lieu devient d'années en années une référence mondiale du graffiti et fait passer cet art à un autre statut que celui criminel auquel on l'assimilait alors.
Devenue une des attraction touristique les plus visitées de New-York, on y tournait également des clips et des films pendant que les plus grands noms du graffiti se succédaient ici.
L'artiste Banksy a dédié sa dernière oeuvre à la sauvegarde du site.
Car dans la nuit du 19 novembre, sans crier gare, la majeure partie des murs a été repeinte en blanc à la demande des propriétaires provoquant la colère et l'indignation sur les réseaux sociaux ainsi que l'amertume de milliers de New-Yorkais.
Une couche de blanc avant la démolition.
Démolition qui malgré plusieurs recours d'associations a été validée par un juge et qui devrait débuter en 2014 pour laisser place à la construction de deux immeubles résidentiels où assure-t-on les artistes auront encore leur place.
Jerry Wolkoff dont la décision n'est pas comprise par tous assure pour rassurer que certaines parties du prochain édifice seront libre d'expression également.
Rien n'est moins sur.
Avis personnel :
J'ai voulu relayer cette information ici pour rendre hommage à toutes ces oeuvres et ces artistes qui pendant des heures durant n'ont jamais voulu plus que de s'exprimer et qui voient aujourd'hui leur travail détruit.
Ayant été il y a quelques années un amateur graffeur insouciant , je suis ému et triste de cette nouvelle où la réalité économique fait fi de l'expression dans ce domaine comme dans bien d'autres aujourd'hui.
L'art sous toutes ses formes est une soupape plus que jamais essentielle dans le contexte actuel où le rêve et l'imaginaire que l'on traduit sur différents supports est une des rares choses qui échappe encore aux dikats des valeurs marchandes et financières.