Claude Bourguignon est-il trop alarmiste?

Defrost a écrit:

Je partage avec vous une interrogation toute simple suite à une discussion que j'ai pu avoir avec un agriculteur, André. J'étais invité avec quelques un de mes collègues. Il est client de l'entreprise où nous travaillons et suite à un dépannage effectué par nos soins, il a pu sauver son exploitation qui, en une journée, aurait pu subir de graves dommages.

Son petit domaine se situe à flan de montagne. Donc, pour nous remercier, il a invité certains d'entre nous pour un repas sur ses terres agricoles où il habite également. Un bien agréable moment parsemé de rires et de moments plus sérieux.
En effet, la tendance agricole des plats pays du reste de la France à utiliser des produits dangereux pour traiter sols et plantes pour un meilleur rendement, eh bien cette tendance, je ne vous apprends rien bien sûr, condamne certaines contrées pour de longues années.

Par chez moi, les vallées furent lentement mais progressivement touchées; les principales en tout cas. Et puis, tout comme dans tous pays, vous avez des lieux qui semblent de par leur beauté être épargnés, oubliés par cette agriculture intensive. Vous le voyez tout de suite, vous le ressentez. Eh bien ici, même ces lieux commencent à être atteints; pas encore au point de certaines autres régions. Heureusement.

Mais le fait que certains agriculteurs-éleveurs s'en inquiètent de plus en plus nous touche forcément également. André, lui, commence à voir des changements dans ces cultures. Son sol reste en bonne santé pour l'instant bien que certaines intrusions nocives peuvent très bien ne pas être visible.
Non, c'est à ces plantes qu'il le remarque. Il ne cultive pas pour vendre en grande quantité et pour d'importantes sociétés; il fait les choses juste pour sa famille, ses chèvres et les différents marchés de la région.

Connaissez-vous Claude Bourguignon? Certainement. La toile naïve et conspirationniste a repris maintes et maintes fois ces dernières années certains passages vidéos de son discours principal quant à l'agriculture intensive, les inondations qui en découlent: en somme sur l'état actuel de notre sol cultivable.

Il a commencé à émettre des réserves et mettre en garde les corporations dès les années 70. Sans réel succès. Bien qu'étant ingénieur agronome français reconnu, ces discours coloré certes par un caractère bien forgé lui feront quitter l'INRA. Ce qui lui permettra de fonder le LAMS (Laboratoire d'Analyse Microbiologique des Sols) et examiner divers modes de cultures à travers le monde.






Ce qui m’effare avec ce court extrait, c'est que André a tenu les mêmes mots à peu de choses près. Après, dans un souci de justesse de perception, on est en droit de se demander si C. Bourguignon n'amplifie pas un peu un constat pourtant bien réel au point d'en être palpable car pour ce qui est des coquelicots, je suis bien d'accord, il y a bien longtemps que je n'en ai vu hors de mes montagnes.

L'INRA ainsi que d'autres observateurs lui ont reproché justement un certain catastrophisme, une exagération inutile de l'état actuel des terres agricoles.
Pour ma part, je ne pense pas qu'il exagère. Il dépeint surtout un état actuel global dont le non-retour sera dramatique. Pour faire court, ce n'est pas lui à mon sens qui fait du catastrophisme mais bien la situation actuelle qui est une catastrophe plutôt.