LE PETRO,
UN PROJET DE MONNAIE VIRTUELLE PARMI D'AUTRES
Avant-propos:
Par mon travail, il est vital pour être au fait de la fluctuation des marchés de se tenir au courant de toutes évolution monétaire sur quelques continents qu'il soit. Le monde se modernise dans tous les secteurs et notamment celui de l'économie puisqu'il est à la source de toutes émergences.
De ce fait, la monnaie qui subit moult remous comme n'importe quel organe en phase de transition. L'un deux est celui de la naissance ici et là de projets de monnaies virtuelles. Ce sont donc des monnaies de transitions qui n'ont de but que celui de palier aux désordres et incidents que peut provoquer la transformation actuelle de l'économie mondiale. Sachant par conséquent que la finalité est d'arriver à une monnaie mondiale unique.J'ai voulu évoquer ce sujet suite à une nouvelle parue le 7 décembre 2017 dans bon nombre de médias. A savoir, celle concernant l'annonce par le président vénézuélien Nicolas Maduro de la création du
"Petro", une monnaie virtuelle donc, basée sur les réserves de pétrole du pays.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro
La plupart des experts observateurs économistes sont intrigués car ils doutent de son succès en raison du manque de confiance envers ces nouveaux projets.
Lorsqu'il lui a été demandé quel était l'objectif du projet "Petro", le président socialiste a répondu sous forme d'une promesse :
"_Cela nous permettra d'avancer vers de nouvelles formes de financement international".
Il espère ainsi contourner les sanctions des Etats-Unis à l'encontre du Vénézuela, qui interdisent à leurs citoyens et entreprises d'acheter des obligations du Venezuela et de son groupe pétrolier d'Etat PDVSA.
Des mesures qui sont survenues au pire moment pour ce pays qui, ruiné par la chute des cours du brut, cherche désespérément à renégocier sa dette extérieure, estimée à environ 150 milliards de dollars.
Le problème est que ce projet n'a reçu aucun aval et s'est construit sans la médiation d'aucune institution financière. De ce fait, il faudrait donc que le Petro compte sur une large acceptation des acteurs économiques pour être une réalité. Car sans cela, il est très difficile, tant pour une monnaie traditionnelle que pour une cryptomonnaie de pouvoir ne serait-ce qu'exister avant de se mouvoir dans l'économie mondiale.
D'autant plus que tout changement ou implantation monétaire implique forcément un plan de réformes. Lorsqu'on connait les profonds déséquilibres économiques du pays, les acteurs locaux pourraient bien bouder et miner toute confiance envers le Petro. Car à toute monnaie, échange financier, la confiance est une composante inévitable pour toute démarche vers l'avant.
Cette problématique est d'ailleurs mise en évidence par l'économiste vénézuélien Henkel Garcia:
Henkel Garcia, économiste de l'organisme Econometrica - Henkel Garcia a écrit:
- "Théoriquement, avec les cryptomonnaies il est possible de contourner le système financier américain (...), mais tout dépend de la capacité à générer de la confiance".
Ce a quoi répond José Angel Alvarez, directeur de la toute nouvelle Association nationale des cryptomonnaies (Asonacrip) et associé au gouvernement dans la création du Petroquant à l'évocation de garanties plus que suffisantes tout en espérant que le Petro puisse "prendre la place" des cryptomonnaies existant déjà dans le monde, comme le bitcoin ou l'ethereum:
- José Angel Alvarez a écrit:
- "Quelle confiance plus grande peut-il exister que celle donnée par la plus grande ressource non-renouvelable qui existe sur la planète: le pétrole?" (Ndr: le Vénézuela possède les plus immenses réserves pétrolières de la planète en plus d'importantes réserves gazières et de gisements d'or et de diamants)"
Hélas, pour exemple, le bolivar est également soutenu par les réserves pétrolières mais il n'a aucune force rappelle Henkel Garcia. En un an, la monnaie locale a perdu 96% de sa valeur sur le marché noir, alors que le gouvernement exerce un contrôle strict des devises.
Il y a aussi un autre aspect pourtant simple à bien percevoir et comprendre, c'est qu'à la rigueur les monnaies virtuelles n'ont pas besoin d'actifs comme soutien puisque leur crédibilité se fonde et dépend principalement de la crédibilité des transactions. Je le vois très bien dans mon travail.
Alors maintenant, comme tout "bon" projet qui se respecte, quand le Petro pourrait-il voir le jour et sortir de sa chrysalide. Les observateurs concernés rappellent que compte tenu de la dimension du projet, il est un peu prématuré de s'y pencher dès maintenant.
Concernant sa valeur potentielle, il est intéressant de rappeler également que les monnaies virtuelles connaissent des hausses et baisses tout à fait normales mais en revanche elles ne connaissent qu'une seule tendance, la montée. Par exemple, le roi des cryptomonnaies, le bitcoin a atteint ce jeudi le record de 14.000 dollars par unité, multipliant par dix sa valeur en un an.
Pour terminer et pour poursuivre en terme de tendance, soulignons que les alliés du président Maduro, la Chine comme la Russie étudient eux aussi la viabilité de créer un "cryptorouble" ou un "cryptoyuan", mais pour l'instant ce ne sont encore que des projets.
Tout comme le Japon qui, via sa Banque centrale, prévoit de lancer le "J-Coin" en prévision des jeux Olympiques de Tokyo, avec un taux identique au yen, selon le Financial Times.
- Defrost a écrit:
- J'aimerais connaitre vos opinions chers confrères et consœurs sur ce sujet des monnaies virtuelles.
Je sais que ce n'est pas un sujet forcément passionnant au premier abord, cela dit c'est un fait qu'elles
constituent un élément à elles seules du paysage de demain, ne serait-ce que celui de nos enfants.
(Sujet réalisé sur la base de l'article AFP du 07/12/2017)